Jeûner seul est plus difficile qu’en groupe,

car jeûner seul implique trop souvent jeûner mais en continuant son mode de vie habituel. C’est donc rester exposé au stress de la vie quotidienne, aux horaires à respecter, aux demandes de l’entourage. Le jeûne devient ainsi une injonction supplémentaire qui se rajoute à toutes les sollicitations habituelles. Or le jeûne est un moment de rupture, rupture de l’alimentation par le jeûne, rupture du mode de vie sédentaire avec la randonnée. Mais les conséquences ne sont pas que physiques.

Le jeûne a une influence sur notre cerveau,

donc sur notre psyché, sur notre âme, de deux manières différentes. D’abord le glucose qui est la nourriture des cellules nerveuses va être remplacé par les corps cétoniques. Nourri différement le cerveau fonctionne différement. Les jeûneurs ressentent souvent ce changement. Appaisement, détente, joie de vivre, sérénité sont souvent les mots que l’on entend.

D’autre part, le corps et l’esprit ne sont pas deux choses séparées. Ce n’est que notre regard qui produit cette dicotomie. Tout ce que l’on a vécu est gravé dans notre corps. Les traumatismes, les expériences émotionnelles fortes sont incarnés. Chacun sait que la peur noue le ventre que la colère monte à la tête … mais aussi qu’un massage nous rend la bonne humeur. C’est pourquoi la régénération de l’organisme a un efffet bénéfique sur notre santé émotionnelle, psychique ou sur notre âme. Souvent pendant un jeûne d’anciens souvenirs remontent à la surface.

Il faut être à l’écoute de soi pour en tirer le meilleur bénéfice possible.

Dans le stress de la vie quotidienne cette transformation va être amoindrie si ce n’est complètement occultée. Le jeûne se résume à une prouesse physique, à un défi supplémentaire. Bien sûr, cela a un effet bénéfique mais pas aussi profond, aussi durable. C’est pourquoi il me semble important de comprendre le jeûne comme un temps d’arrêt, comme une pause. Mais ceci nécessite un lieu particulier, protégé, tranquille. Il faut aussi éviter les stimulations inutiles. Par exemple quand on regarde la télévision, il y a en général, en une soirée, au moins une dizaine de publicité pour de la nourriture. Or à chaque fois notre organisme réagit de manière subliminale, non perceptible habituellement. Mais quand on jeûne on est extrèmement sensible et notre organisme aussi. Et l’estomac va commencer à élaborer les sucs gastriques de manière inopportune. On peut aussi aller jeûner seul, se retirer dans un endroit isolé, mais alors on est seul.

Pourquoi ne pas profiter de la dynamique d’un groupe?

Avec des personnes qui partagent le même destin que vous, s’établissent des liens. On se parle, on raconte ses soucis, ses petites victoires, on se soutient, on s’aide, on s’encourage. Les autres sont un exemple, on ne se laisse pas aller au découragement. On rit, on joue, on s’amuse aussi.

Et dans les moments incertains, il est alors important d’avoir les conseils d’un accompagnateur.

Chaque individu devient plus fort dans un groupe, pourquoi ne pas en profiter?