Pour un jeûne doux et confortable

Soyons honnêtes le jeûne n’est pas une activité des plus attractives. On ne jeûne pas pour le plaisir de jeûner mais pour le regain d’énergie et de vitalité que l’on ressent après la cure. On accepte quelques désagréments pour une meilleure santé. Ceux qui ont déjà jeûné connaissent les bienfaits d’un tel processus sur la santé et peuvent se réjouir à l’idée d’une cure. Néanmoins, arrêter de manger est un choc pour l’organisme, chacun peut en faire l’expérience lorsque la nécessité nous oblige à sauter un repas. Le signal de la faim généré par nos hormones est un signal désagréable, c’est fait exprès pour que l’on se préoccupe sérieusement de nourriture et maintenir l’homéostasie de notre organisme.
Les connaissances médicales ont progressées sur le jeûne et l’expérience cumulée de tous nos centres permet d’envisager une méthode un peu différente pour un jeûne plus doux et confortable.

Un jeûne plus doux

Beaucoup de méthodes tentent d’amoindrir le choc provoqué par l’arrêt de l’alimentation.
Le jeune hygiéniste propose une très longue descente alimentaire, par palier, pour habituer l’organisme au jeûne avant l’arrêt de l’alimentation. De la même manière le jeûne préconisé par le docteur Büchinger consiste à apporter pendant le jeûne une petite quantité de calories sous forme de jus de fruits et de bouillon de légumes. Cet apport calorique restreint rend le jeûne plus accessible sans pour autant diminuer son efficacité.
Mais on peut aller plus loin. Comprenons le processus qui se met en place pendant le jeûne. L’arrêt de l’alimentation a pour effet l’arrêt de la fourniture à l’organisme du glucose. Or le glucose est le carburant qui permet aux cellules de créer l’énergie dont elles ont besoin. Le corps va donc chercher un deuxième type de carburant qui va lui être fourni par la dégradation des graisses en corps cétoniques. Les bienfaits des corps cétoniques sont très nombreux sur l’organisme, entre autres diminution de l’inflammation, diminution des acides gras libres, augmentation de la biogénèse des mitochondries, diminution de la prolifération cellulaire.
Or c’est le passage d’un carburant à l’autre, la substitution du glucose par les corps cétoniques qui est souvent ressentie comme un moment un peu désagréable. Coup de fatigue, petite nausée, humeur morose en sont quelques symptômes. Ces symptômes ne sont, heureusement, pas ressentis par tout le monde, certains ne ressentent aucun désagrément dans cette phase de début du jeûne. Néanmoins on peut améliorer ce passage d’une manière assez simple en enclenchant la cétose, donc le remplacement du glucose par les corps cétoniques, avant d’arrêter l’alimentation. Le régime alimentaire proposé pendant la descente alimentaire va permettre de mettre en place la cétose et de préparer le « délestage » des intestins. On est en cétose dès le début du jeûne. Or les corps cétoniques ont un effet coupe-faim, l’arrêt de l’alimentation est presque souhaité par l’organisme. Le démarrage du jeune s’avère ainsi beaucoup plus facile.

Un jeûne plus confortable.

En effet pour les personnes un peu fragiles ou un peu faibles il est recommandé de boosté un petit peu l’organisme pour éviter de petits désagréments comme la fatigue le mal de tête des nausées. Très souvent ces symptômes sont conséquents à un manque de minéraux. Complémenter ces personnes en minéraux ne retire rien aux bienfaits du jeûne mais permettent un déroulement plus facile. Dans beaucoup d’accompagnement on propose aussi un peu de miel aux participants. Outre que l’effet du sucré est très agréable, le miel à l’inconvénient d’être riche en sucre, en glucose, or pour rester en cétose les apports en glucose doivent être extrêmement faibles, il est donc peu conseillé malgré les qualités nutritives excellentes du miel, d’en donner pendant le jeûne. Un morceau de chocolat noir contient beaucoup moins de sucre qu’une cuillerée de miel, il apporte en plus des graisses et un certain nombre de minéraux dont le magnésium ce qui soutient tout à fait le processus de la cétose et s’avère une petite douceur psychologique très appréciée. Et bien sûr pour les personnes plutôt minces ou plutôt faibles on peut leur apporter un peu de protéines végétales pour éviter une perte musculaire trop importante. Quelques oléagineux ne risquent pas d’entraver le cours du jeune mais peuvent apporter un petit complément qui aide à mieux vivre ce moment de régénération. Ces quelques points ne sont pas les seuls à pouvoir être mis en œuvre, l’important est de comprendre que rien ne doit venir casser le jeûne par un apport de glucose trop important. On s’est aperçu qu’apporter un peu de nourriture pendant le jeûne ne détruit par les effets mais rend la cure plus confortable. C’est un peu l’idée des cures de détox qui proposent une alimentation restreinte, souvent à base de fruits. Le problème est que les fruits contiennent beaucoup de fructose (qui sera transformé en glucose) et de ce fait ne déclenche en aucune manière la cétose et donc les bienfaits ne sont pas comparables à ceux du jeûne.

Le jeûne n’a pas besoin d’être une ascèse rigoureuse et astreignante. Mais plus il est facile, plus les bienfaits vont se ressentir. Si l’organisme est dans un état de repos, de détente, alors le psychisme peut s’ouvrir sur de nouvelles dimensions. Cet aspect du jeûne est souvent signalé par les jeûneurs qui ressentent une grande sérénité pendant la cure. Il est connu que la sécrétion de sérotonine et de Gaba (acide gamma-aminobutyrique) est favorisée par les corps cétoniques. Ce sont des neurotransmetteurs qui ralentissent l’activité neuronale. Le stress, l’inquiétude, la dépression sont des états de suractivité neuronale. Ralentir cette activité est souvent un besoin urgent dans notre société trépidante. Il serait dommage qu’une trop grande ascèse ne permette plus d’atteindre cet état de calme, de tranquillité et d’ouverture en créant un stress de performance ou de compétition.
Le jeûne est une aventure pour le corps mais aussi pour l’esprit et pour le cœur. Soyons attentifs à permettre à tous ces aspects de s’épanouir pleinement.